How do I play these rhythms on zills/"finger cymbals"/sagat?
Q: D'où proviennent les noms? ( conventions de nomenclature )
J'utilise des noms de rythmes qui sont en usage chez les percussionnistes
de ma connaissance et qui se trouvent la rare documentation (très folklorique) disponible.
J'ai aussi essayé de mentionner les variations. Veuillez noter que plusieurs mots
ont été adaptés de langues qui n'utilisent pas l'alphabet latin,
ce qui fait que l'épellation peut varier. Informez-moi si vous connaissez
d'autres appellations ou traditions locales.
Pour les noms arabes j'ai utilisé des translittérations de façon
cohérente avec des consonnes majuscules pour les sons forts et des doubles voyelles
pour les sons longs. S'il y a des erreurs d'épellation arabe s.v.p. faites-le moi
savoir.
Pour les noms grecs et balkaniques on retrouvera les termes et
translittérations d'usage courant.
Dans beaucoup de cas les noms en usage sont incohérents. Les musiciens
folkloriques en général n'utilisent pas de nom particulier pour
identifier un rythme -- ils savent tout simplement lequel utiliser pour chaque chanson.
Q: Qu'est-ce qu'un 4/4 et un 6/8?
( Division temporelle, solfège )
Pour un percussionniste ou musicien occidental moderne le nombre de temps
par mesure musicale est primordial. La musique moderne est normalement divisée
en mesures de durée égale, et chaque mesure a un nombre de temps divisibles
par une seule et même valeur. Si une pièce est en "6/8" chaque mesure comporte
six temps d'une croche (un huitième de ronde) chacun. Tout le monde n'utilise pas
cette notation (les musiciens des Balkans, par exemple, utilisent
un autre système) et le solfège moderne n'était pas
en usage lors de la création des bases de la musique du Moyen-Orient (voir plus bas).
Dans mes pages j'ai utilisé la notation moderne familière aux musiciens
occidentaux, avec les altérations nécessaires.
Q: Tout cela est bien beau, mais je ne lis pas la musique! ( solfège )
Consultez la version de cette page avec notation de texte.
Je suppose que vous savez comment battre la tambour, sinon (mis à part
une section de mes pages que je développerai quand
le temps me le permettra) je vous suggère de trouver un professeur de musique
ou quelqu'un qui sait déjà jouer pour vous l'enseigner, ce qui vous
sauvera du temps et vous évitera d'acquérir de mauvaises habitudes.
Avec la façon «traditionnelle» de jouer la tabla arabe (darabuka)
on joue les TEK et KA d'une main ou de l'autre: en étant la frappe
accentuée ou résonante (par opposition à la frappe
étouffée) d'un son clair (en frappant près du rebord de la peau).
Cependant la plupart des gens trouve plus facile d'apprendre et d'enseigner
les frappes avec les noms qui désignent la main à utiliser.
Notez que tant que vous produisez le son correct l'usage d'une main ou de l'autre
n'est pas important. Néanmoins en produisant les sons accentués
avec la main dominante (i.e. droite pour un droitier) vous allez probablement vous
rapprocher plus du son traditionnel.
Il y a plusieurs façons de noter les rythmes, la plus populaire
étant celle du solfège occidental. Je la trouve un peu
difficile à lire, si c'est aussi votre cas consultez la
version avec notation de format texte.
Les accents sont indiqués au-dessus des notes et la main à utiliser
en-dessous. Les sons graves (DOUM) se trouvent sur la ligne inférieure
et les sons aigüs (TEK, KA) sur la supérieure. Les coups non-accentués
sont ouverts. Les accentués sont joués plus forts et peuvent aussi
être produits différemment (assourdis ou amortis). L'accent spécial
(indiqué par un petit X) est particulier: le son sera habituellement court, amorti ou
encore assourdi.
Q: Quel est l'effet d'un silence?
Pour un percussionniste, la réponse pourrait être «pas grand-chose».
En musique un silence est un temps qu'on ne joue pas.
Avec plusieurs instruments une note peut être soutenue et il y a
une différence entre jouer «une note, un silence, une autre note» et
«une note soutenue et une autre note». Avec un tambour on ne peut pas vraiment soutenir
une note, cependant les combinaisons de notes et silences nous indiquent si
la base rythmique sera soutenue ou non.
Q: D'où vient cette tradition musicale?
( Historique très succint de la percussion )
(Si vous désirez faire une étude plus approfondie du sujet,
revenez nous visiter régulièrement -- je projette d'écrire
un article plus étoffé, sinon lisez un livre sur la musique arabe
par Henry George Farmer. Soyez averti qu'ils sont difficiles à lire dû
à leur contenu académique complexe).
Les plus anciens écrits musicaux connus nous proviennent de la Grèce
Antique. Bien que les érudits grecs aient été plutôt techniques
leurs documents ne font pas mention de structure rythmique musicale formelle.
Nous savons qu'ils utilisaient une notation à deux valeurs (courte et longue)
avec un rapport de durée d'un et demie à deux entre eux. Les trames
rythmiques étaient faites de séquences de temps longs et courts quelquefois
répétées.
Nos connaissances du monde grec nous ont été transmises par les
érudits arabes du Moyen Orient qui ont étudié, traduit et
conservé les documents grecs. La tradition musicale arabe a vraisemblablement
pris naissance dans les voix des nomades des caravanes. Souvent un simple instrument de
percussion (un bâton par exemple) était utilisé pour battre la
mesure. Avec la sédentarisation des nomades les instruments de musique se sont
développés dans les villages et les villes, et les oeuvres poétiques
furent acquises par les érudits
L'expansion géographique de l'empire arabe du Moyen Orient jusqu'en
Afrique du nord, en Espagne et au Portugal a véhiculé une approche
académique face à la musique. Les traditions locales ont été
intégrées pendant que de nouvelles formes musicales et instruments
étaient créés. Les traditions musicales d'Afrique du nord
sont encore fortement influencées par la culture arabe, contrairement
au reste de l'Afrique. La musique est fondamentalement mélodique homophonique
plutôt que polyphonique et harmonique. Mais cela ne veut pas dire que la
musique arabe est simple. L'intérêt est dans l'ornementation des pièces
musicales par chaque instrument au lieu de leur intégration dans un ensemble. La
tradition musicale arabe (et méditerranéenne) fait usage d'un soliste ou d'un
petit ensemble, une évolution du groupe folklorique et de la tradition du barde nomade.
Fait intéressant à noter, la musique a toujours eu un statut bivalent
dans la tradition islamique. Plusieurs fondamentalistes ont soutenu que la musique pour le
plaisir (plutôt que le culte religieux) est une distraction pécheresse, alors que
beaucoup de monarques (et aussi la population en général) favorisaient
grandement les arts musicaux.
Des califats du Magreb et de leurs cours sont nées des formes de concerts
et des structures musicales et rythmiques dont le "nouba", un style complexe de concert.
La présence arabe en Europe et l'interaction culturelle des croisades
a favorisé la diffusion de la culture musicale arabe et de ses instruments
(en français le mot tambour vient effectivement de l'arabe at tanbour).
Certaines sources prétendent que le tambourin (simple cerceau muni d'une peau tendue,
très populaire en Afrique du nord depuis des siècles) pourrait avoir
été introduit en Irlande pour devenir le bodhran.
Mais cette théorie n'a jamais été formellement prouvée.
Les étudiants modernes de la musique du Moyen Orient se heurtent à
plusieurs écueils: les compositeurs arabes ont tendance à décrire
la musique et la danse de façon poétique (impressions et sentiments
suscités auprès du public) plutôt que technique.
Bien que les érudits arabes fussent impressionés par la notation
musicale occidentale (probablement découverte durant les croisades) cette
rencontre n'a pas débouché sur une façon de transcrire
la variété des sons et rythmes de la musique du Moyen Orient.
L'étude des rythmes est encore plus difficile: il n'existe pas vraiment
de notation rythmique même pour les pièces correctement transcrites.
Soit que les érudits (comme dans la plupart des traditions orales) n'aient
pas crû nécessaire de documenter une tradition si bien connue, soit qu'ils
n'aient pas trouvé de manière adéquate pour le faire.
Plusieurs initiatives ont été tentées par des érudits du
Moyen Orient pour documenter leur tradition musicale orale; malheureusement ces documents
ne sont pas disponibles bien qu'il en existe des références dans d'autres
documents historiques. Les invasions Mongoles de l'empire Abbaside et de centres académiques
comme Bagdad en 1258 a détruit ces ouvrages (ainsi que leurs auteurs!).
Safi-al-Din, auteur de deux ouvrages qui ont survécu aux pillages, fut l'un des rares
qui ait été épargné et qui s'est retrouvé à travailler
à la Cour mongole.
Par surcroît on retrouve une constante rivalité entre la
la tradition musicale folklorique et académique, comme si les
érudits ne voulaient pas se pencher sur la musique traditionnelle.
En émergeant des restes des califats arabes l'empire Turc Ottoman
adopta ses formes musicales et donna un nouvel essor à
la «marche militaire» que les arabes utilisaient pour intimider leurs ennemis.
Cette musique comprenait beaucoup d'instruments de percussion, ainsi que des cuivres et des
instruments à anches bruyants. Il en résultat le développement
d'instruments et de musique pour usage extérieur, pendant que d'autres rythmes et
formes musicales naissaient de celles déjà en usage dans les cours.
Par conséquent la musique moderne du Moyen Orient est un mélange de
tradition folklorique, de restes de formes musicales classiques, ainsi que de fragments
de musique occidentale populaire et classique. Durant la première partie du 20ième
siècle l'influence de l'empire turc Ottoman laissa la place aux courants venant d'occident,
et les compositeurs Egyptiens produisirent de nombreuses oeuvres en fusionnant le style
classique occidental avec celui du Moyen Orient, générant un style musical
orchestral et harmonique. En termes d'éléments rythmiques il semble qu'on
ait perdu la diversité, certaines formes complexes ayant disparu au profit d'un style
occidentale utilisant des mesures aux nombres pairs. Par exemple, dans la musique perse
traditionnelle courante il est rare de trouver des rythmes qui n'utilisent pas une base de
2, 4 ou 6 temps alors que des documents anciens semblent indiquer l'usage de mesures
beaucoup plus longues.
Avec l'émergeance de l'industrie pétrolière
de la fin du 20ième siècle la main d'oeuvre bon marché
venant d'Afrique a apporté au Moyen Orient un peu de tradition polyrythmique,
spécialement dans la région du Golfe Persique.
Voir aussi l'analyse technique de références historiques.
Q: Je veux apprendre quelques rythmes, par où dois-je commencer?
Commençons par un rhythme appelé «maqsoum». Il est commun
et très répandu
au Moyen Orient et en Méditerranée.
Le simple «maqsoum» est la base de plusieurs rythmes et est spécialement important
dans la musique égyptienne folklorique et moderne. Si vous écoutez de la musique
du Moyen Orient vous remarquerez le [DT-TD-T-] caractéristique
du «maqsoum». Hossam Ramzy aurait affirmé que le
«maqsoum» est la base de toute la musique
égyptienne. Le «maqsoum» basique et toutes les façons de l'orner nous démontrent
bien la tradition rythmique du Moyen Orient. Les percussions forment la structure d'une piè
musicale bien qu'il y ait beaucoup de place pour les autres instruments. Dans certaines parties
du Magreb (p. ex. en Tunisie) cette famille de rythmes est aussi appelée
«Douyek».
maqsuum 4/4
«Baladii», une forme plus folklorique du «maqsoum» de base,
se caractérise par
deux DOUMs en début de phrase. On pourrait l'appeler «maSmouhoudii saghiir» (le petit
maSmouhoudii) puisqu'il comporte l'accent et la phrase du «maSmouhoudii» mais contient 4 temps
au lieu de 8. Certains disent que pour le jouer de façon traditionnelle le second accent
doit tarder légèrement. Ce rythme est habituellement connu sous le nom de
«baladii» (beledi, baladi) auprès des danseuses du ventre en Amérique du Nord.
Le mot «baladii» signifie «du terroir» ou encore
«de l'ancienne manière» et on m'a dit
(en Egypte) qu'il a une connotation de désuétude. Ce rythme est typique à la
danse du ventre au point d'être surutilisé mais le double DOUM a tendance à
masquer l'accompagnement mélodique; par conséquent lorsqu'il accompagne
un instrument de faible volume la version simple du «maqsoum» lui est
préférable.
Le «baladii» est habituellement exécuté plus lentement
que le «maqsoum» en 4/4.
baladii 4/4
Une version uniformément ornée d'un rythme (tel que le dernier baladii plus haut)
est souvent appelé «marchant» à cause de son pas régulier.
maqsoum marchant 4/4
Les quelques battements à la fin des phrases rythmiques sont des «ponts»;
ils ne font pas
vraiment partie de la base, mais sont souvent joués pour enchaîner la prochaine mesure.
«sayyidii» (saidii, saiidii) est un autre rythme de la famille du maqsoum.
On l'obtient en doublant le DOUM du milieu. Il a un accent différent et est populaire
en Haute-Égypte (au sud du pays). Il ressemble au baladii, est habituellement joué
rapidement et énergiquement. On l'utilise traditionnellement pour le Tahtib
(danse rituelle des bâtons exécutée par des hommes) et aussi la danse du
ventre (tout particulièrement la danse des baguettes, qui est un peu un parodie de
la précédente). J'ai aussi entendu le nom «Ghawazi» puisque ce rythme est
populaire auprès des égyptiens Ghawazi. On peut aussi l'appeler
«baladii maqloub».
Notez que même si ce rythme a en théorie un DOUM en début de phrase,
ce dernier est souvent remplacé par un TEK une fois le premier cycle complété,
avec une tendance à retarder légèrement le second TEK de façon à
renforcer le double DOUM.
sayyidii 4/4
Le Sombati, une variation du maqsoum, est utilisé avec le taaqasiim ou pour l'accompagnement
des voix.
sombati 4/4
| [MIDI] | like double-time cifitelli |
| [MIDI] | used to have this version here from someplace but I think the syncopation is wrong |
J'ai entendu des égyptiens appeler le simple maqsoum le «waaHida wa niSf» ou
encore «waaHida wa noSS» (demi-waaHida), peut-être parce qu'il dérive
(en théorie) de la première moitié du «waaHida».
En arabe «waaHid» veut dire «un». Ces rythmes comportent en effet un seul
accent DOUM en début de phrase. Une forme particulière, le «waaHida sayyAra»
est aussi connu en Égypte sous le nom «libi» à cause de sa
récente popularité en Lybie. Le «waaHida» est souvent utilisé
dans l'enchainement vocal d'une chanson car son unique accent facilite la passage aux syllabes
souvent allongées du soliste en début d'improvisation. La
partie rythmique marque la régularité des mesures pendant que celles de la
mélodie allongent ou raccourcissent.
Le «waaHida» avec son accent initial unique peut s'utiliser pour enchainer
des rythmes avec des temps ou trames différents (comme une passe).
waaHida 4/4
«Bambii» est un rythme moderne semblable au waaHida avec 3 DOUMs,
soit en finissant le waaHida avec 2 DOUMs ou en le renversant pour obtenir les 3 DOUMs en début
de phrase.
bambii 4/4
Notez la variation «saghiira» du «waaHida» qui laisse vide le
troisième temps. Cela créée une trame un peu étrange
(voir plus bas).
Si vous prenez ce «waaHida» et y ajoutez un autre segment à 4 temps
(pour un total de 8) vous obtenez au autre rythme, le «ciftitelli» à saveur
turque ou grecque. Son nom provient aparemment de l'instrument à cordes turc que l'on
accorde en octaves.
En forçant un peu on pourrait dire qu'il ressemble au maqsoum. Il comporte habituellement
8 temps ornés et produit un effet différent;. Il est populaire avec la danse
du ventre de Turquie et d'ailleurs et est exécuté à vitesse
modérée avec (je crois) des temps vides. Les percussionistes prennent plaisir
à terminer les phrases avec des passes parfois inusitées. Il est parfois utilisé
pour accompagner un «taaqasiim» (improvisation mélodique).
On l'appelle parfois (avec confusion) «taa-qa-siim», qui ressemble au mot arabe
«taq-sim» qui signifie «divisé» et peut s'utiliser
comme terme général pour le «maqsoum».
Les égyptiens jouent habituellement une version simplifiée du ciftitelli
qu'ils appellent «waaHida taaqasiim» ou encore «waaHida kabiir»
et qu'on peut retrouver aussi en Turquie.
ciftitelli (shiftaatellii) 8/4
Le Masmoudi (translitération commune) est typiquement l'union de deux phrases musicales
de 4 temps. On l'appelle quelquefois «masmoudi kabiir» (le gros) pour le différencier
du rythme à 4 temps (masmoudi saghiir). On retrouve souvent 2 coups d'entrée dans la
première phrase. On utilise parfois le terme «masmoudi de dispute» puisqu'il
peut rappeler un homme et une femme qui se disputent. La version avec 3 coups d'entrée est
appelée «masmoudi de marche» à cause de son rythme régulier qui
peut accompagner une marche. Les masmoudis sont communément utilisés avec la danse du
ventre, et aussi avec le mouwachachat, car ils sont particulièrement
relevés et faciles à reconnaître et utiliser pour une danseuse.
Comme mentionné plus haut ce rythme a une base de maqsoum mais a 8 temps au lieu de 4 et
est exécuté plus lentement. Généralement les masmoudis sonnent lourd
(kabiir) alors que le maqsoum est rapide et agile (khafiif).
On a retrouvé des preuves que le masmoudi était utilisé dans la musique
mouwachahat ancienne avec une touche plutôt artistique alors que le maqsoum se retrouve
dans la plupart des oeuvres folkloriques.
Les Masmoudas sont l'un des trois groupes ethniques Berbères du Maroc. Ils vivent
à l'ouest du massif du Rif et de l'Atlas. On appelle quelquefois cette région Masmouda.
maSmuudii 8/4
Un maqsoum joué à deux temps s'appelle «falaahii». On le joue habituellement
très rapidement et rempli. On l'utilise couramment pour la danse («falaah» est un
autre terme pour paysan). Il est commun en Haute-Égypte. On le joue ordinairement deux fois
plus vite que le maqsoum et on le considère comme rythme à deux temps. Si on le joue
plus lentement (comme un 4 temps) il devient le «maqsoum de marche» mentionné
plus haut.
falaahii 2/4
Ayyoub est semblable. C'est un rythme de 2/4 simple et commun. On le joue au Moyen-Orient de la Turquie
jusqu'en Égypte. On l'utilise dans sa forme lente en Afrique du Nord pour une danse de transe
appelé Zar (nom qu'on utilise aussi pour le rythme); dans la partie ouest (Maroc) ces danses
sont exécutées sur des rythmes à 6 temps. Ayyoub est aussi utilisé pour la
danse du ventre dans sa forme rapide et aussi pour la danse folklorique en ligne. Certains
disent que l'Ayyoub doit sonner comme une démarche de chameau. Le Bayou utilise la même
structure rythmique mais a un double DOUM et est joué plus lentement, souvent dans les
solos de danse du ventre.
ayyuub 2/4
bayou 2/4
Si on échange les DOUMs et TEKs fondamentaux du Ayyoub on obtient un autre rythme: le
«karAtchi» ou Karatchi qui est un 2/4 rapide. Notez que le second DOUM est
légèrement moins accentué que les autres coups. On l'utilise dans la musique
égyptienne moderne en alternance avec d'autres rythmes dans une même chanson.
Hossam Ramzy dit du karatchi: «Du mot 'Karatchi' on peut dire que le rythme n'est
pas égyptien. Il est plutôt inhabituel de commencer avec un TEK qui est un son
aigü au lieu d'un DOUM qui est le son grave. On l'utilise néanmoins beaucoup
dans la musique égyptienne et nord-africaine.»
karAtshi 2/4
Voici quelques autres rythmes simples en 2 et 4 temps. «Vox» ou «Fox»
(se pourrait-il qu'il provienne du «foxtrot»?)
est un 2 temps très simple (comme une marche, probablement inspiré de la
musique occidentale moderne) souvent accentué en groupes de 4 ou 8. On l'utilise
dans les oeuvres égyptiennes modernes, et notamment le compositeur
Mohammed Abdel Wahab.
foks/vox 2/4
«Jerk» est un rythme nubien moderne inspiré par la danse du même nom
(semblable à la samba?). Dans les chansons égyptiennes (p.ex. Fi Yom Wi Leyla)
j'ai entendu des double DOUMs très rapproché bien que quelqu'un m'ait dit
que Souhail Kaspar (un professeur libanais de Californie) l'enseigne sous une forme moins
syncopée (voir la seconde variante).
jerk/jaark/sherk 4/4
Conga Masri is another simple rhythm that seems particularly popular among the
South American belly dance crowd:
conga masri/congo masri 4/4
Le Bolero et un rythme similaire, la Rumba, sont présents presque partout au Moyen-Orient.
Le Bolero est habituellement joué lentement et souvent avec un triplet près
du début. On l'utilise avec les chansons comme «Erev Shel Shoshanim»
et «Miserlou».
La Rumba est habituellement jouée deux fois plus vite (Rihlat El Ghawzia par Hossam Shaker).
Bien que ce soient des rythmes 3-3-2 (comme le malfouf/waaHida saghiira) leur effet est
différent. Cette famille de rythmes et leurs variations ont probablement été
apportés en Espagne par des musiciens du Moyen-Orient (Maures, peut-être aussi gitans?),
puis adoptés par la musique latine et probablement réintroduits dans la
musique moderne du Moyen-Orient.
bolero 4/4
rumbaa/rhumba 2/4
Le «zaffah» est un rythme utilisé dans les processions de mariages
égyptiens. Il a une structure de marche. On l'utilise aussi parfois pour la danse du ventre
en souvenir de cet évènement. (Notez que la «danse du chandelier» est
habituellement joué avec un 2 ou 4 temps plus rapide tel que le sayyidii).
On l'appelle aussi le «Murrabba Jaza'ira».
zaffah 4/4 (or 8/4)
| [MIDI] | "Big Zaffa" de Hossam Ramzy |
Q: Bien, j'ai compris. Quoi d'autre? ( D'autres rythmes )
Prenons maintenant un peu de recul.
Nous avons jusqu'ici examiné des rythmes d'une façon occidentale, avec
des mesures et temps régulièrement espacés.
Traditionnellement et historiquement (et encore aujourd'hui dans la musique folklorique)
cet aspect de la mesure n'avait pas beaucoup d'importance. Comme mentionné plus haut,
chez les grecs de l'Antiquité on utilisait que des temps longs ou courts.
Les cycles étaient répétés à cause de la chanson,
et non pas parce qu'il y avait un standard de mesure. La tradition arabe est en quelque sorte
semblable, tout comme la musique moderne des Balkans.
Il est quelquefois difficile d'interpréter un ryhtme folklorique dans le
contexte musical moderne...
Les musiciens modernes du Moyen-Orient et de Grèce découpent les rythmes
en mesures modernes de façon plus ou moins pécise. Le nombre de temps par
mesure (qu'ils soient joués ou pas) est important. Les mesures sont à 2 ou 3
temps (ou plus), et habituellement le premier temps (plus accentué que les autres)
est le plus important. Historiquement la répétition d'une trame fut probablement
plus importante que la régularité des mesures. La musique moderne et sa notation
ne peut saisir ni la subtilité de la synchronisation ni la syncopation d'un rythme,
si importants qu'ils soient.
Rappelons-nous de la version du waaHida qui semblait contenir une trame étrange, laissant
un vide au beau milieu de la phrase.
waaHida saghiira 4/4
Traditionnellement ce rythme serait organisé en segments de 2 et 3 temps.
Dans le cas présent ce serait 3+3+2:
D---__T-____T---|
1-2-3 1-2-3 1-2 |
3 + 3 + 2
On pourrait indiquer les segments et pauses dans la notation:
D---__:T-____:T---|
Il y a plusieurs rythmes utilisant ce format de 8 temps subdivisés en 3+3+2
dans la musique du Moyen-Orient et de la Méditerranée.
La version gitane de Macédoine (romani) se nomme «cocek» (cho-chek) et
comporte des silences accentués. Dans certaines parties de la Grèce ces rythmes
accompagnent les danses en ligne dont le «syrto». Le rythme du syrto
a tendance à faire alterner les accents et silences d'une mesure à l'autre,
en les retardant quelquefois jusqu'à 7 temps.
Dans le Golfe persique (Arabie Saoudite) ce genre de rythme s'appelle «sa'oudI»
(Saoudi) ou encore «khaliijii» et est joué plus lentement et moins rempli
avec un DOUM en 1 et 3. On le joue quelquefois de façon polyrythmique avec d'autres
rythmes à 8 temps comme le karatchi, bien que le polyrythme soit un peu singulier
dans la musique de Moyen-Orient. Il semble que ce soit une tendance de la musique moderne
influencée par les travailleurs du pétrole venant d'Afrique continentale.
En Égypte et au Liban ce rythme est appelé «malfouf» ou encore
«laf» et est plus rempli et accentué avec un DOUM au premier temps.
Le malfouf accompagne les danses en ligne et est utilisé dans la musique moderne populaire.
Les musiciens occidentaux considéreraient ce rythme comme un 2 temps puisqu'il fait alterner
le temps fort entre le premier temps et les autres.
cocek 4/4=3+3+2
malfuuf 2/4=3+3+2
sa`udI 2/4=3+3+2
syrto 4/4=3+3+2
«Muwashshat» est une forme de poésie arabe parlée et chantée.
Ali Jihad Racy et Jack Logan, Ph.D. en musique arabe: «l'Espagne maure a vu le
développement d'une forme littéraire musicale utilisant des thèmes romantiques
et des textes en vers avec des refrains, contrairement au qasidah arabe qui a un texte
continu ou des couplets avec une seule métrique poétique et une rime unique.
Le muwashshah utilisé par plusieurs poètes a aussi surgi comme forme musicale et a
survécu de l'Afrique du nord jusqu'au Levant, situé historiquement en Syrie et en Palestine.
Dans cette région le muwashshah est devenu populaire à Aleppo, en Syrie.»
Les rythmes suivants, dawr hindii, muHajjar, murabb`a, samaa'ii darij,
samaa'ii thaqiil, et maSmuudii, sont utilisés dans le muwashshat.
Le samaa'ii (de la racine arabe «sma», qui signifie écouter, particulièrement
la musique) est une forme de musique classique turque (décrite par quelques uns comme
«vieille musique aristocratique» turque) qui contient des sections à 10 temps
et se termine habituellement par des mesures rapides à 6 temps. J'ai aussi entendu
le terme «sheelto» pour le «dawr hindii» (je ne suis pas certain de
l'exactitude du terme puisqu'il y a aussi un rythme sheelto à 6 temps). On retrouve ces
rythmes plutôt dans la musique d'art que la musique populaire du Moyen-Orient. J'ai entendu
des égyptiens appeler la dawr hindii «andalus» (réf. à
Amar Andalus de Mokhtar Al Said).
muHajjar 14/4
murabb`a 13/4=3+4+2+2+2
samaa`ii ath-thaqiil (or Aghr aqSaaq samaa`ii) 10/4
samaa`ii darij (or darj) 6/8 or 3/4
Le «darj» est généralement un rythme à 6 temps, avec des
variantes locales. Les 6 temps tendent à être un peu plus uniformes (non syncopés)
en Perse et plus vivants et syncopés dans le Magreb. Quelquefois c'est un multiple de 2 temps
(4 ou 8) peut-être parce qu'il est difficile de distinguer un rythme à 6 temps
d'un 2 temps rempli et syncopé.
darj 6/8
Le «dawr» est utilisé dans la musique arabe, perse et turque;
il se rapporte à une gamme ou cycle rythmique qui revient à son point de départ.
Le «dawr hindii» a été décrit pour la première fois dans
le «Ma'refat-e 'elm-e musiqi», un oeuvre anonyme des alentours du 17ième
siècle (probablement perse).
dawr hindii/"Andalus" 7/8
Un rythme de 3 segments ou phrases s'appellent «aqsaaq», ce qui veut dire
«brisé» ou encore «boiteux». Ce style de rythme est très
répandu dans la musique traditionnelle du Moyen-Orient. Le terme «aqsaaq»
est utilisé par les musiciens turcs (et autres) pour décrire une grande variété de rythmes de 2 et 3 temps irréguliers. L'aqsaaq ne peut pas
s'insérer facilement dans la rigidité de la notation musicale occidentale;
pour le jouer correctement il faut comprendre la structure de la chanson plutôt que
chercher un modèle mathématique.
Plusieurs des rythmes que nous avons étudiés sont des aqsaaq, incluant
«samaa'ii thaqiil»; en voice quelques autres:
Karsilama signifie «face-à-face» en turc. Ce rythme à 9 temps
est populaire avec la danse du ventre et dans le folklore turc et grec (p.ex. «Rompi Rompi»,
«Mastika») et le «jazz» moderne turc. Le rythme est regroupé en
2+2+2+3 ou peut aussi être compté en deux groupes inégaux de 3 (lent puis rapide)
1 2 3 123. Cet aqsaaq à 9 temps est si populaire qu'on l'appelle simplement
«aqsaaq».
karsilama 9/8=2+2+2+3
Certaines chansons turques sont groupées en 2+2+3+2 (p.ex. Dere Giliyor Dere) bien qu'une
structure très similaire soit utilisée avec un léger changement d'accent.
La 7ième croche est l'enchaînement ou le pont vers l'accent de la 8ième
(au lieu de la septième). Ceci peut être entendu dans la mélodie.
karsilama-variation 9/8=2+2+2+3
Curcuna (prononcé: DJOUR-djoun-nouh, en turc le «C» se prononce comme «DJ»
ou encore «TCH») est un rythme arménien (je l'ai aussi entendu dans des
chansons afghanes, souvent arrondi à 6 temps). C'est un 10 temps regroupé en
3+2+2+3. Lorsque joué il ressemble presque à l'ayyoub (un 2 temps) avec un peu plus
d'espace, ou encore un 6 temps. Il n'est pas régulier, il a une syncopation difficile à
décrire. Si vou pensez en terme de long-court-court-long vous allez probablement comprendre.
Attention de ne pas le «régulariser» en un 2 ou 6 temps. J'ai quelquefois
entendu l'appeler «Nubar», peut-être à cause de la chanson
«Nubar Nubar». Les arabophones non-arméniens l'appellent probablement
«jourjina», ou encore «gourjina» si vous êtes égyptien.
curcuna 10/8
Il y a deux façons de former un rythme simple à 7 temps:
soit 2+2+3 ou 3+2+2. Nous avons déjà vu le «dawr hindii» qui est
un 3+2+2. En Grèce et en Turquie le 2+2+3 se nomme généralement «laz»
ou encore «laz bar» et le 3+2+2 «kalamantiano» (Kalamata est une ville
portuaire du sud de la Grèce). Les deux formats s'utilisent pour la danse en ligne et les chants.
laz 7/8=2+2+3
kalamantiano 7/8=3+2+2
Un autre rythme grec s'appelle «zeybek» et s'utilise avec la musique
du genre «zeymbekiko».
Le zembekiko est une danse traditionnelle solo pour hommes, certains l'ont décrite
comme étant «un homme dansant autour d'un verre d'ouzo placé sur le
plancher, en roulant des dés»
(une description à saveur plutôt touristique).
Samra m'a envoyé ceci d'un professeur de danse folklorique grecque:
... le Zembekiko est issu du Rembetika après la période de guerre des années
1920-1940. Les gens l'utilisaient pour exprimer leur douleur, les chansons parlaient alors de
souffrance, pauvreté, etc. Elles traitent maintenant de peines d'amour. La danse
est traditionnellement un solo, avec une posture courbé, avec souvent une cigarette
dans une main et un verre dans l'autre, représentant le chagrin que l'on veut noyer.
C'est une improvisation. Il n'y a pas de pas définis, seulement une façon de faire.
Il y a de larges coups de pieds, beaucoup de balancements, souvent à raz du sol, les bras
sont largement ouverts, le dos courbé, tête penché et regard au sol.
Habituellement connue chez les grecs comme «la danse de l'homme ivre», mais selon
Mary ceci est inexact. Elle provient plutôt de l'histoire du Zembekiko et il n'est
pas nécessaire d'être ivre pour la danser. (...) Ce n'est pas une danse folklorique
ancienne. On pourrait la décrire comme le blues grec.
Aparemment le Zembekiko serait un peu plus ancien que cela, selon une
lettre que j'ai reçue de Mantos Garlofis.
C'est un rythme de 9 temps très différent du Karsilama. Il est groupé
en 4+4+1 et habituellent joué plus lentement, et sonne presque comme
un 8 temps espacé avec 2 ou 4 temps plus une demi-mesure. Tel qu'écrit ici
ce sont deux mesures de 4 temps (semblable au waaHiidaa) suivies d'un seul temps. Cependant,
en pratique il est très important de bien garder le rythme de la musique.
Le temps «additionnel» peut être utilisé par un bon danseur pour
ajouter des accents aux pas de danse.
Regardez la seconde variation (provenant d'un correspondant grec la décrivant comme
la forme moderne), et notez la similarité avec deux maqsoums plus un temps
supplémentaire.
zeymbekiko/zeybek 9/4=4+4+1
Une autre famille de rythmes grecs est le Tsamikos. Ce sont des structures irrégulières
de 3 ou 6 temps avec un effet «lent-vite-vite». Il est important
de suivre la musique, qui sonne quelquefois comme «2 temps longs» ou encore
«7 temps courts».
tsamiko 6/8 or 3/4
Pour plus d'information lisez la
lettre que Manthos Garlofis m'a envoyée.
Plus à l'est la musique du Magreb (Maroc, Tunisie) et d'Andalousie on grandement
été influencées par les arabes. L'Espagne moderne a toujours des
vestiges maures malgré les efforts qui ont été faits pour éliminer
cette culture après le départ des Maures. Le flamenco a été
influencé par la tradition arabe et bien que le nouba soit considéré
comme «andalou» il fait aussi partie de la tradition musicale de l'Afrique du nord.
Voici des rythmes de la tradition andalouse qu'on appelle «noubaat». Chaque
section du nouba contient des chansons qui partagent un de ces rythmes joué
sans interruption (ou quelquefois avec un bref taaqasiim).
basiiT 6/4 or 12/8
bTaa'iHii 8/4 or 8/8
qayIm wa niSf 8/4 or 8/8
| [MIDI] | 3+2+3 Touma le note ainsi |
quddaam 3/4 or 6/8
inSiraaf 5/8
khlaS or makhlaS 3/8
«sah'bia» est un polyrythme marocain (inhabituel au Moyen Orient, et pas
vraiment un polyrythme selon les standards africains) que l'on joue sur au moins deux tambours.
Le rythme à 6 temps est sensé représenter le coeur et celui de 12 un
poumon.
sha'bia 6/8x2 and 12/8
Pour l'oreille occidentale ce rythme «ne sonne pas naturel» à cause de l'accent qui
n'est pas en début de phrase. Même au Maroc on semble parfois déplacer le DOUM pour
le mettre en début de mesure.
Voici une autre version (d'après Hassan Erraji et Salah Dawson-Miller):
sha'bia 6/8x2 and 12/8
Perse
Il semble que la musique persane ait perdu plusieurs de ses modes rythmiques mentionnés dans
les écrits historiques du temps des empires Perse et Arabe. Aujourd'hui la rythmique (fixe)
perse utilise de simples 2, 4, 6 ou 8 temps. En Perse il existe toujours une tradition classique
(en voie de disparition) pour de la musique basée sur des mesures poétiques
plutôt qu'une structure fixe occidentale.
La musique perse moderne (et probablement celle plus ancienne) fait grand usage d'improvisation
mélodique et rythmique en utilisant le «tar». Le tar est un instrument à
cordes couvert d'une peau semblable à (et probablement l'ancêtre de) l'oud. La version
perse du tambour en forme de calice se nomme «zarb», «tombak»,
«Dombak», c'est l'un des instruments de percussion du Moyen Orient les plus
intéressants et subtils; il est plutôt moderne car il commence à aparaître
dans les dessins artistiques de musiciens à partir du 19ième siècle. Les
joueurs de zarb produisent une grande variété de sons en utilisant une technique
complexe de jeux de doigts sur la peau du tambour et aussi en frappant et frottant des anneaux
sur le corps ondulé du tambour, en accompagnant les instruments à cordes durant les
mesures fixes, et aussi en improvisant des solos.
Cet instrument a récemment gagné en popularité dû à quelques
musiciens révolutionnaires du milieu du 20ième siècle dont Hosain Tehrano.
Pour plus d'information dur le tombak et la musique iranienne consultez
The Tombak Network (en anglais).
Awfar est un des rythmes fondamentaux perse documenté du 17ième siècle.
Je ne suis pas certain si la notation moderne puisse bien le décrire:
awfar 19/8=6+4+2+7
Mukhammas est un style poétique perse de 5 strophes. Ce rythme accompagne probablement
la version musicale ou chantée de cette poésie.
mukhammas 16/4=7+3+2+4
Perse / Soufi
Regardez le site de Peyman http://rhythmweb.com/frame/sufi_daf.htm pour des informations sur la musique Soufi executée sur le daf (tambour à cerceau).
Evidemment les rythmes peuvent être joués sur d'autres instruments.
La plupart sont plutôt syncopés. Il est assez difficile de saisir la nuance ou
la «sensation» d'un rythme seulement en regardant la notation musicale ou en
écoutant une séquence MIDI (le site contient aussi des enregistrements de concerts).
Daem 4
Garyan 14
Haddadi 8
HalGerten 16
HayAllah 8
HayAllahAllah 10
Maddahi 12
Saghghezi 12
ZekrEDovvom 16
Les Balkans
Les musiciens des Balkans utilisent un système d'impulsions avec lequel ils peuvent
catégoriser un rythme selon le nombre de temps forts contenus dans un cycle.
La notation indique les temps forts, les temps faibles et leurs durées.
Par exemple, le «dajchovo» qui est fondamentalement le même rythme que le
karsilama à 9 temps peut être compté comme un «4 temps avec un
4ième long». Les TEK finaux sont souvent syncopés.
dajchovo 9/4
D---T---D---T-----
Un autre «neuf» appelé «Grantchasko» (utilisé dans
«Sto Me Je Mile Em Drago») a un «long second» (je pense que grantchasko
veut dire «potier»):
grantchasko 9/4
D---D-----D---T---,
1 2long 3 4
Ou encore, un rythme plus compliqué, le «sandasko» est compté
en «10 avec un long 4 et un long 8». Un musicien occidental pourrait probablement
le compter comme un 22 temps avec un 9ième et 11ième reccourcis. Un musicien
bulgare le découperait probablement en deux phrases: 10=6+4 (ou 22=13+9 si on utilise
la notation occidentale, bien que le rythme sonne comme 22=9+9+4 à nos oreilles occidentales).
Difficile à expliquer, non?
sandasko 22/16
1 2 3 4+ 5 6 7 8+ 9 10
En voici quelques autres:
sedi donka 25/16=7+7+11
On découpe de Sedi Donka ainsi: deux 7=3+2+2 (comme le Kalamantiano grec) et ensuite
on 11 ou «5 avec un long 3». Notez comment vous pouvez rassembler le rythme
en utilisant les coupures de mesures pour obtenir 3 segments répétés
suivis de quelques temps pour terminer.
|<-vrai départ |<- vraie fin
t-t-D--t-t-D--t-t-D-t-t-.t-t-
1----- 1----- 1----- ***
|<-mais il pourrait aussi bien commencer ici
faites bien attention de mettre le début du cycle au bon endroit, et aussi où
jouer les
accents et ornements. Ce genre de structure (où la fin d'un cycle enchaîne le
début du suivant) est fréquent dans la musique balkane.
rachenitsa 7/8=2+2+3
Le rythme balkan de 7 temps organisé en 3+2+2 (semblable au kalamentiano grec)
peut être appelé «lesnoto», aussi utilisé pour nommer la
danse (et ses variantes) utilisant une séquence «lent-rapide-rapide» ou
«chetvorno».
lesnoto 7/8=3+2+2
Cependant, la seule notation ne vous indiquera pas exactement comment jouer le rythme. Il faut
réellement connaître la musique.
pravo 2/4
ou encore comme ci-haut mais rempli comme un 6 temps (sonne comme un 6 bien qu'il soit un 2 temps).
pravo 6/8
D'autres rythmes à 2 temps sont simples et non-syncopés comme le «triti puti»
qui est semblable au «ayyoub».
triti puti 2/4
Neda Voda est une chanson apporté de Macédoine par un musicien qui l'a entendue
jouer dans une gare par des musiciens locaux. Voici le rythme qui l'accompagne.
C'est un 11 temps plutôt agréable. Voici une notation pour la danse
que j'ai trouvée sur internet:
http://www.sacredcircles.com/THEDANCE/HTML/DANCEPAG/NEDAVODA.HTM
neda voda 11/8
Yémen
Le Yémen a une tradition musicale académique importante; qui a été préservée grâce à un conservatisme culturel qui a gardé l'essentiel
de la musique arabe d'origine basée sur la métrique poétique.
Voici quelques rythmes yéménites traditionnels.
das'a kabIr 11/8
das'a mutawassit/das'a moyen 7/8
das'a saghIr/rapide ou divisé 7/8
Darb al-wasta/wasta moyen 4/4
Darb as-sarI'/wasta rapide 4/4
Adoni pourrait être un wasta:
"adoni" 4/4
Q: Y a-t-il d'autres rythmes? Encore plus de rythmes
J'ai remarqué que les percussionnistes débutants veulent «collectionner»
rapidement le plus de rythmes possible. (Je l'ai fait aussi). Cependant, ce n'est pas le nombre
de rythmes que vous pouvez jouer qui compte, mais plutôt comment vous pouvez communiquer
avec le vocabulaire que vous possédez. Quelques-uns des meilleurs musiciens du Moyen Orient
ne savent jouer que quelques rythmes. La plupart des chansons sont des 2, 4, 6 ou 8 temps.
L'art de jouer le tambour du Moyen Orient réside dans la façon de tirer le maximum de
ce que vous savez, de jouer avec précision, d'orner convenablement, et enfin de produire le meilleur son possible avec votre instrument.
Cela dit, voici une liste de
rythmes du Moyen Orient et de Méditerranée.
Q: Quelle est le rythme le plus ancien qui a été documenté?
Sommaire de la bibliographie
Voici une page avec représentations historiques artistiques
de tambours du Moyen Orient.
Voici une page avec notes d'un cours que j'ai
donné sur la musique du Moyen Orient d'avant les année 1600.
L'un des documents les plus anciens qui ait survécu sur la musique du Moyen Orient est le
«Kitaab al-Aghani» (le livre de chansons) par «Abu al-Faraj Ali de
Esfahan». Il fut écrit au début du 10ième siècle;
malheureusement les sections techniques sur la musique et sa notation sont
indéchiffrables;
Au 13ième siècle SafI-al-DIn a écrit deux livres, aparemment
séparés par quelques 50 ans: le «Kitaab al-adwaar» et le
«Risaala al-sharafiyya». Ces oeuvres contiennent beaucoup de renseignements
techniques sur la notation musicale et ils furent pendant bien longtemps les seules oeuvres disponibles.
Aparemment l'auteur fut le premier à utiliser le terme «dawr» pour
décrire le cycle rythmique et le premier à en traiter.
Le chapitre 13 de «Kitaab al-adwaar» est consacré aux modes rythmiques.
SafI-al-DIn présente huit modes avec variations. Le «risaala» mentionne aussi sept
de ces rythmes et en ajoute un autre. La description en est faite par segments (pieds) de
syllabes longues ou courtes. Il indique que certains temps peuvent être joués au
gré du musicien, et que les autres sont fixes. Il n'y a aucune information indiquant comment
ces rythmes se jouent sur les instruments de percussion.
Dans Kitaab on indique une «base» pour chaque rythme (a1-aS1) mais c'était
probablement une interprétation personnelle plutôt que la pratique courante
puisqu'il l'utilise peu et semble laisser tomber la notation dans le Risaala. Les variations
rapportées dans les deux livres ont des bases cycliques de longueurs très différentes.
Pour les séquences de longueurs paires et leurs multiples on pourrait penser que les
temps courts sont simplements allongés en les doublant. Cependant il y a beaucoup de cas
où ceci ne fonctionne pas. On n'indique pas toujours la longueur d'une note qui est
une simple répétition de la précédente. Il est donc presque
impossible de reproduire les exemples avec une exactitude rythmique, et par conséquent
d'interpréter les modes avec certitude.
Voici les modes rythmiques que l'auteur mentionne (les notes et silences sont ma façon
de noter moderne, et non pas celle de Safi-al-Din):
al-thaqiil al-awwal 16/8=3+3+4+2+4
al-thaqiil al-thaanii 16/8=3+3+2+3+3+2
al-thaqiil al-thaanii 8/8
khafiif al-thaqiil 16/8=2+2+2+2+2+2+2+2
khafiif al-thaqiil 2/4=2+2
thaqiil al-ramal 20/8=4+4+2+2+2+2+2+2+4
al-ramal 12/8
| [MIDI] | Safii al-Diin; Kitaab al-adwaar; also Risaala al-sharafiyya |
khafiif al-ramal 10/8=2+3+2+3
khafiif al-ramal 12/8=2+4+2+4
| [MIDI] | Risaala al-sharafiyya version |
khafiif al-ramal 6/8=2+4
muDaa`af al-ramal 24/8
al-hazaj 12/8=4+3+3+2
al-hazaj 6/8=4+2
| [MIDI] | Risaala al-sharafiyya version |
al-faakhitii 20/8
| [MIDI] | Risaala al-sharafiyya version |
al-faakhitii 28/8
| [MIDI] | Risaala al-sharafiyya variation in 28 |
| [MIDI] | Risaala al-sharafiyya variation in 28 |
Q: Où puis-je trouver des ouvrages sur l'histoire de la musique du Moyen Orient? ( Bibliographie )
Consultez ma
page avec les notes d'un cours que j'ai
donné sur la musique du Moyen Orient d'avant les années 1600 (en anglais).
Si vous ne pouvez pas lire l'arabe il y a peu d'ouvrages à consulter.
Henry George Farmer a écrit plusieurs livres (quelques-uns en anglais), qui ne parlent
pas beaucoup du rythme.
En voici quelques-uns en anglais et français:
Jean During (un occidental qui étudie la tradition musicale perse) a écrit des
livres en anglais et français. «The Art of Persian Music» est un peu comme un
«livre de table à café» mais contient aussi de l'information
sur la tradition musicale et la musique perse.
«The Music of the Arabs» par Habib Hassan Touma contient de l'information sur les modes rythmiques, cependant sa notation me laisse un peu circonspect. Il y a aussi des informations
sur le développement de la musique.
«The Modal System of Arab and Persian Music AD 1250-1300» (O. Wright,
1978) contient une brève analyse des modes rythmiques à partir d'écrits
historiques du 13ième siècle. Il contient aussi des analyses assommantes
sur les modes mélodiques, si cela peut vous intéresser. Un point à noter
est que j'ai vu des références à ce livre dans des oeuvres d'auteurs perses sur
la musique.
En français les volumes «La Musique Arabe» par Rodolphe von
Erlanger contiennent de nombreux textes traduits de l'arabe.
Herman Rechberger est un finlandais qui étudie la musique arabe (et parle arabe) et a
aparemment beaucoup voyagé au Moyen Orient a une version
web de son livre sur les modes rythmiques. Malheureusement la notation est presque impossible
à lire. La version imprimée du livre (dont j'ai obtenu copie)
a été améliorée et contient une notation utilisant des caractères
de longueur fixe (comme la mienne, peut-être à cause de nos échanges), et quelques
courtes discussions sur le mode rythmique en usage dans quelques familles musicales classiques.
Quelques hyperliens:
Si vous trouvez des sources d'information, faites-les moi savoir!